Pour sa sortie annuelle et printanière, l’APRAN avait misé, en ce mois de mai 2015, sur un petit village de la Drôme provençale bien connu des ornithologues et autres photographes naturalistes : Rémuzat.
Rémuzat, village de la Drôme provençale aux maisons de pierres et aux tuiles d’argile : c’est toute la Provence, avec un soupçon alpin. Plus discret, moins connu que d’autres contrées, sa beauté en reste plus authentique, plus sauvage. Autour du village (niché à 447 m d’altitude), les Préalpes du Sud, dont les sommets culminent à plus de 1000 m, se découpent sur un ciel dont la luminosité est incomparable.
Rémuzat, c’est surtout son célèbre rocher du Caire, barre rocheuse unique par sa forme qui veille sur le village et abrite l’une des plus belles colonies de vautours de France.
Mais avant d’atteindre le but tant attendu, certains empruntaient des chemins de traverse, décidés à ne rater aucune opportunité photographique !
Ainsi, Alex pilotait un petit groupe (Luna, Philippe et moi-même) pour une belle sortie spéciale « orchidées » sur ce hot spot qu’est le Trièves.
Le Trièves, région de transition climatique entre le climat semi-continental de la région grenobloise et le climat sub-méditerranéen des moyennes montagnes dans les Hautes-Alpes, jouit d’une diversité naturelle remarquable de par sa situation géographique et son altitude (de 850 à 2 900 mètres). On y compte de très nombreuses espèces de plantes ainsi qu’une faune variée.
Malgré un temps tristounet, nous en avons pris plein la vue ! La star incontournable était bien sûr l’Orchis de Spitzel (Orchis spitzelli), accompagné par sa dauphine (c’est normal me direz vous !) la Listère en cœur (Neottia cordata), dont la beauté et la rareté n’ont d’égales que la difficulté à la photographier tant elle est minuscule et fragile !
Contraint par des obligations personnelles, Alex nous quittait en début d’après-midi pour regagner ses pénates. Pendant ce temps, Claire et Gérard fonçaient directement au rocher du Caire afin de tirer le portrait de leurs chouchous préférés : les vautours ! Après une journée bien remplie, nous nous retrouvions tous ensemble dans le gîte que nous avions réservé non loin du village pour un repos bien mérité !
Le lendemain matin, direction le rocher du Caire en bordure du plateau de Saint Laurent. Ludo et sa famille nous rejoignait pour cette sortie dominicale commune. Alors que certains se postaient directement en bordure de falaise dans l’attente des grands planeurs, d’autres baguenaudaient parmi le thym et le lin vivace à la recherche de trésors botaniques !
Et personne ne fût déçu !
Profitant des ascendants thermiques, les grands voiliers nous frôlaient de leurs immenses ailes … pour un peu, il aurait fallu remiser le téléobjectif dans le sac et sortir le grand angle !
Star intournable et maître des lieux, le Vautour fauve (Gyps fulvus) nous émerveillait de ses acrobaties aériennes, accompagné par le baron noir, le Grand corbeau (Corvus corax) et ces petites bombes virevoltantes que sont les martinets à ventre blanc (Tachymarptis melba), bien trop rapides pour nos autofocus !
Sur le plateau, de véritables tapis d’orchidées sauvages colorent la roche calcaire.
Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea), Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) et Ophrys fausse bécasse (Ophrys pseudoscolopax) sont autant de sources d’inspiration pour les photographes que sources de nectar pour les nombreux papillons présents. Parmi eux citons le Machaon (Papilio machaon), le Flambé (Iphiclides podalirius), la Mégère (Lasiommata megera) et les innombrables azurés !
C’est les cartes mémoires bien remplies et des étoiles plein les yeux que nous reprenions le lendemain la route du retour … mais ce n’est sûrement qu’un au-revoir, tant le lieu est riche en opportunités photographiques ! A coup sûr nous y reviendrons …
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